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Perdition

by Strange Panic

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1.
Attends, attends, lève toi, Crois moi, ressaisis-toi, reste pas là... J'ai l'âme en croix, et le cœur las, que tout déçoit... Ma guitare attend, un chien aboie, J'sors voir le temps, je pense à toi... Il fait froid dehors, mes notes délient, Des champs de rêves morts, perdus dans la nuit. Je laisse courir mes peurs, ma guitare elle brille, Dibère des douleurs, mes doigts s'entortillent Des souvenirs déchus, des fantômes qu'on exhume, Des bonheurs perdus, Et il y a elle qui fume, Elle est la plus jolie, de mes mélancolies. Mais je regarde la lune, avec l'âme lourde (avec l'âme sourde), La nuit est opportune, pour les douleurs sourdes (pour les douleurs sourdes). Un ciel troué de clous blancs, montre que des blessures Coule la clarté, mais quel firmament, Et moi qui me moquais du christ en parjure, Je me dis qu'il est bon de souffrir, au moins aimer c'est exister, et pas traîner l'ennui sans finir, pas vivre comme un paumé. J'ai tout essayé, de me parler, de méditer, J'ai même prié, dans un silence muré. Je cherche un témoin, de ma vie de mes émois, Je veux repartir loin... La nuit me murmure, que sa lune est belle...
2.
La rosée éclaire l'herbe avant l'aube, Ton image a brillé dans mon rêve, Et l'a éclairé avant que le jour la dérobe... Dans l'humide prairie qui sent la sève, Je retrouve mon rêve et toi qui me sourit. De hautes fleurs dansent, des ombellifères. Et le vent garde encore les parfums de la nuit. Les gouttes font des perles dans la lumière. Il y a des guirlandes de cristaux suspendus. Où es tu? Moi je vais dans le matin en paix... J'aperçois des fées voler, filer toutes nues Entre les libellules dans l'aube de lait.
3.
Trois mois déjà, aucune nouvelle de toi. J'ai pas envie de rencontrer d'autres filles... Je reste là, seul, et je n'ai pas d'autre choix. Je parle en pleurs aux étoiles qui scintillent, Ton souvenir hante le vide de ma vie. La nuit semble un gouffre, son silence me mange. Qu'est ce que j'ai fait moi ? Qu'est ce qu'il t'as pris ? Y a juste tout en moi qui me dérange.
4.
Tu viens me voir tremblante dans mes mirages. Tu viens dans mes rideaux de larmes, tu danses. Et je peux prendre entre mes mains ton visage ; Tu vois que quand on le veut tout recommence... Tu viens me voir tremblante dans mes nuages. Tu viens dans mes rideaux de larmes, tu danses. Et je peux prendre entre mes mains ton visage ; Tu vois que quand on le veut tout recommence... Tu es là pour moi, je le savais mon amour : Avec l'héroïne tu m'aimes pour toujours.
5.
J'ouvre les yeux, Mon oeil nerveux Voit mes doigts trembler. Mon bras piqué Est engourdi. Je suis tout étourdi Par des vertiges Et je m'allonge. Mon cœur se fige Mais j'éponge Mes suées blanches. Qui sur moi s'épanche ? Pas toi, c'est marrant. Je fixe le plafond Sale et aveuglant, J'ai si mal sous les néons.
6.
Je dois me lever... Le café a un goût amer Mes intestins se sont vidés Sur moi, chauds, avec du sang clair. Je dois me lever, me laver... Je ne comprends plus ma vie. Je dois me laver... Comme si tu étais partie Avec mon système de guidage. Rends moi à moi et davantage. Je dois me lever... Aime moi comme avant Sans toi je pourris lentement.
7.
Je regarde nos photos Comme tu m'aimais alors Je te regarde sans repos Comme un fou son or. Là on est en vacances Tu souris au restaurant Et puis je recommence Tu étais heureuse pourtant Tu m'embrasses, tu me souris, C'est des rires, c'est des selfies Et puis nos films sur la plage Nos virées en boite de nuit, Ce jour où je t'ai dit mariage Et celui où t'as dit c'est fini.
8.
Avant je me droguais Pour revivre nos baisers Pour toucher ta peau de lait Comme un assoiffé. Et puis tu as changé Tu deviens mauvaise Tu aimes me chasser Jusqu'au malaise. Je crois que je suis fou Je te vois crier Après moi, partout. T'es toujours à me hanter Le jour et la nuit souvent Je peux plus l'ignorer. Comme c'est marrant D'être désespéré, Quand tu apparais Je suis en panique. Tu me poursuis et m'effraies Et en sadique Tu hurles mes défauts Alors je pleurniche Sans bruit, et tu ris haut. Pour tuer ton fantôme J'ai mieux qu'un calmant, J'ai toujours mon baume Dans les seringues. Avant, dans mes shoots, tu m'aimais Mais c'est dingue A présent tu disparais. Alors je dors dans la mer J'y attends l'aurore La vie n'est plus amère Dans mes rêves de mort. Quand je suis lucide Tu reviens m'accuser Je crois que je suis fou Et que tu vas m'épuiser.
9.
J'essaie de me le dire, Arrête de te shooter. Tu te piques pour sourire Au gouffre qui va t'avaler Il y a un ailleurs au chagrin Il y la mer et la forêt Tu dois l'oublier gros malin Même si tu n'es pas prêt. Il y a un ailleurs au chagrin Les éclats d'aube dans la rosée Font des soleils clairs dans le matin, Font des bulles où boivent les fées.
10.
Ce mec à capuche a le regard mort Il marche vers moi comme un loup Il me cogne et son sourire se tord Je lui donne mon fric à genoux Il me vole mais me cogne Ce mec est un tox un zombie Me frapper le met pas en rogne Ce mec c'est bientôt toi l'ami Ce mec est un tox un zombie C'est bientôt moi avec ses dents pourries. Dans le caniveau je crie Mais ça n'écoute pas un zombie Je pisse le sang et je le supplie Mais la drogue vous rend zombie.
11.
Les lumières tournent depuis de minis phares rouges, Elles s'enfoncent dans la nuit et s'engloutissent Les pompiers se parlent ça y est il bouge La rue est froide et mes jambes s'engourdissent, Je regarde les faisceaux rouges et bleus tourner Pour m'aider à trouver mon chemin dans l'abime Oublie là, sinon tu seras un zombie Je pleure muet, les secours me raniment. Des tranches de lumières défient la nuit Comme des sentiers à suivre, faut que tu l'oublies.
12.
Le lit est dur, on est nombreux Mais le centre est lumineux Des crises ponctuent mon sevrage Je fixe sans fin les tâches aux murs vieux Je me noie dans des mers sans rivage. J'appelle les gyrophares des pompiers Qui tranchaient la nuit où j'aurais pu crever. Je demande aux lueurs de m'ouvrir leur sentier Et je marche dessus, je prie pour pas tomber. Elle a les mêmes avant bras que moi Elle détaille mes piqûres rouges Qu'elle chemine avec son doigt Elle chantonne et ses lèvres bougent. Elle a les cheveux détachés Et son regard sonde mon coeur Elle a des sillons de larmes séchées Et veut qu'on sorte du malheur.
13.
Six mois déjà qu'on est sortis Avec toi la vie est différente Tu es ma nouvelle amie Toi ma douce, ta fin était latente Quand on s'est rencontrés Je commençais ma cure Et tu m'as laissé t'aider Et panser tes fissures En même temps que je me sauvais. On s'est connus naufragés A compter l'un sur l'autre tu sais De l'enfer on s'est rescapés. Je passe mes doigts dans tes cheveux Pour les voir au soleil bleuir Chacun de mes gestes est précieux Car te coiffer est mon plaisir. Mon pouce caresse ton cou Là où ta peau frémit un peu Je te touche, mes doigts sont doux Et t'émouvoir est leur jeu.
14.
Tu retires ton tee shirt blanc Et tu t'allonges abandonnée J'aime ton corps énormément, Ta peau que mes lèvres aiment baiser Dessine des sillons de frissons Comme la plage où l'eau s'est retirée Et je goûte tes seins mignons.
15.
Parfois s'invite la tristesse Et tes yeux perdent leur éclat Alors avec délicatesse Je te prends dans mes bras Tu poses ta tête échouée Au creux de ma poitrine Et je commence à te coiffer. Ainsi on attend ensemble Dans mes bras tu t'es réfugiée Quand il arrive que tu trembles Je te dis qu'on est sur un rocher Et qu'autour la mer déchainée Ne peut plus venir t'engloutir Que le vent ne fait que souffler Et tu finis par t'endormir.

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Livret : Rémy Lasource
Musique : Arnaud

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released November 11, 2015

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Strange Panic Nantes, France

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